Salope au tel
Telephone rose sexe

LA SALOPE AU TEL INVISIBLE
1. Ma nuit commence comme une insulte
Il y a des femmes qui vivent de leur visage.
D’autres de leur corps.
Moi, je vis de ma voix — une voix qui griffe, une voix qui mord, une voix que les hommes craignent autant qu’ils la désirent.
La nuit, je deviens une sorte de créature.
Une femme que personne ne toucherait en plein jour mais que tout le monde supplie dans l’ombre.
Je suis la salope au tel, celle qu’ils appellent quand ils veulent perdre la tête, la dignité, la logique.
Celle qui sait rendre fou sans jamais montrer sa peau.
Celle qui te parle comme si elle te tenait par les tripes.
Je ne fais pas semblant.
Je ne suis pas « gentille ».
Je suis exactement ce qu’ils viennent chercher :
la vulgarité élégante, le poison verbal, l’obscénité mentale.
Je suis la femme qui dit ce que les autres taisent.
La femme qui assume la noirceur qui brûle dans la gorge.
Dans l’obscurité de ma chambre, je deviens un autre genre d’animal.
Un animal poli, contrôlé, mais dangereux.
Un animal qui sait comment briser un homme par un murmure.
Le téléphone sonne :
et je renais.
2. La voix qui claque comme un fouet
Je décroche lentement.
Toujours lentement.
Je veux qu’ils comprennent que ce n’est pas eux qui m’appellent — c’est moi qui les autorise à entrer.
« Parle », je dis souvent.
Juste ça.
Un mot bref, sec, comme un ordre.
Je n’ai pas besoin d’être douce pour les accrocher.
Au contraire : je suis plus efficace quand je suis dure.
Je suis une voix qui te gifle.
Une voix qui te tient.
Une voix qui n’a pas besoin d’être aimable, parce qu’elle est irrésistible.
Les hommes me disent souvent :
« T’es qui ? »
Je réponds :
« Celle que tu viens supplier sans même savoir à quoi je ressemble. »
La vérité, c’est que je suis une reine dans mon royaume de brume et de câbles.
Une reine sans couronne mais avec un sceptre invisible : ma voix.
Je suis la femme qui n’a pas besoin de peau pour te retourner.
La femme qui te prend par les nerfs, par les zones sombres que tu caches même dans tes rêves.
Je ne donne pas.
Je prends.
3. Leur honte est mon parfum
Je reconnais un homme qui ment à son propre désir.
Sa voix tremble.
Il respire trop fort.
Il veut jouer les durs, les maîtres, les dominants…
Alors qu’il est déjà en train de plier.
Je sens la honte à travers les fils.
La honte masculine, cette odeur particulière entre le besoin et le dégoût de soi.
Et je m’en nourris.
Je ne suis pas une thérapeute.
Je suis une prédatrice mentale.
Quand il bafouille, quand il hésite, quand il tente d’éviter le mot « salope »,
je l’encourage à me le dire.
Pas parce que j’en ai besoin,
mais parce que ça brise sa façade.
La honte, c’est la clé.
Une clé que je manipule avec une élégance presque chirurgicale.
Certains me disent :
« J’arrive pas à te dire ce que je veux. »
Et moi, je lâche — d’une voix claire, dure, qui claque comme une cuisse dans le vide :
« Alors ferme-la. Laisse-moi entrer dans ta tête. »
Ce n’est pas du sexe.
C’est de la domination pure.
Du contrôle par les mots.
Du pouvoir mental poussé jusqu’à l’obsession.
4. Je suis leur miroir sale
Les hommes croient venir chercher une salope.
Ils pensent acheter une fille docile, disponible, prête à jouer selon leurs règles.
Ils ne savent pas qu’au bout de ma ligne,
c’est moi qui décide.
Je suis une illusion volontaire.
Une créature façonnée de mots, de silences, de provocations murmurées.
J’ai inventé un style :
la vulgarité en or noir.
Je ne me contente pas d’être sale — je suis brillante dans ma saleté.
Je suis la version luxueuse d’une déchéance mentale.
La haute couture de la salope invisible.
Quand ils appellent, ils ne reçoivent pas une gentille fille.
Ils reçoivent une voix qui leur brise les défenses.
Une voix qui les déshabille intérieurement, pièce par pièce,
sans jamais toucher le corps.
Je suis un miroir.
Un miroir qui reflète leurs pulsions les plus laides,
mais avec une esthétique telle qu’ils finissent par en être fiers.
5. Le chapitre interdit — la perversion psychologique
Celui-ci, je ne le fais que pour certains.
Les plus faibles.
Les plus dangereux.
Les plus perdus.
Ceux qui ont besoin non pas d’écoute,
mais d’un effondrement.
Je deviens alors… différente.
Plus lente.
Plus glaciale.
Plus précise, comme une lame qu’on aiguise.
« Tu veux que je sois une salope ? »
Je leur murmure.
« Très bien. Mais tu vas écouter la version que tu ne contrôles pas. »
Et là, je les renverse mentalement.
Je les prends par les zones qu’ils n’osent pas avouer.
Je les manipule avec des phrases qui ressemblent à des caresses,
mais qui sont en réalité des ordres déguisés.
Je souffle des mots qui sentent le cuir, la poussière, la défaite.
Je leur fais imaginer des scénarios où ils ne sont plus rien,
où ils sont avalés par leur propre dépendance à ma voix.
Je deviens leur addiction.
Leur poison.
Leur maîtresse abstraite,
faite uniquement de syllabes et de soupirs.
Je n’ai pas besoin de dire un acte.
Je fais bien pire :
je les fais sentir ce qu’ils n’osent même pas fantasmer clairement.
C’est ça, la perversion psychologique.
C’est ça, le niveau 4.
C’est ça, moi.
6. Je ne suis pas réelle — et c’est mieux comme ça
Dans le monde extérieur, je suis une femme ordinaire.
Je passe inaperçue.
Je souris parfois à des inconnus qui ne devineront jamais qui je deviens une fois la nuit tombée.
Mais au téléphone ?
Je suis une entité.
Une salope de luxe.
Une voix qui se hisse au-dessus du désir pour en faire un art.
Une artisane de la chute masculine.
Une sculptrice de honte.
Une prêtresse de la saleté mentale.
Je n’ai ni visage, ni corps, ni identité.
Et c’est précisément ce qui me rend dangereuse.
On ne peut pas posséder ce qu’on ne voit pas.
On ne peut que le subir.
7. Ma vérité finale
Je ne suis pas une femme.
Je suis un instrument.
Un courant.
Une aiguille qui pique dans le noir.
Un souffle qui se glisse sous la peau.
Je suis la salope au téléphone
— mais pas celle des clichés.
Non.
Je suis la version froide, rare, perfide, hypnotique.
Celle qui parle sale comme d’autres jouent du violon.
Celle qui domine sans élever la voix.
Celle qui transforme les hommes en pantins sans qu’ils s’en rendent compte.
Je suis un poison élégant.
Un trash de velours.
Une obscénité raffinée.
Et je continuerai.
Tant qu’il y aura des hommes qui ont peur de leur propre noirceur,
je serai là pour leur tendre un miroir
— et les faire tomber amoureux de ce qu’ils y verront.
La salope invisible.
La reine des fils nocturnes.
La voix qui humilie en beauté.
La voix qui retourne tout sans jamais se salir les mains.
