Dans le taxi, entre deux fantasmes

Une histoire vraie de ma vie d'animatrice de téléphone rose

Câline

6/30/20256 min lire

Je suis montée dans le taxi sans un mot, mon téléphone à la main, l’oreillette bien en place. La nuit était tombée sur Paris, et la ville, moite de pluie et de chaleur, vibrait comme moi à l’intérieur. J’étais déjà connectée. En ligne. Avec lui.

Une voix grave, posée. Un coquin qui m'est fidèle et qui aime qu'on fasse l'amour au téléphone, mon terrain de jeu favori. Ce soir, il voulait du vrai. Du brut. Il voulait m’entendre respirer, m’imaginer glisser mes doigts sous ma jupe pendant que je faisais semblant d’être sage. Il voulait du sexe au téléphone, pas un simple fantasme à peine effleuré. Il voulait plonger.

Le chauffeur a jeté un œil dans le rétro. Il a vu mes lèvres bouger, mon regard devenir flou. Il a dû deviner. J’ai senti une tension dans l’air. Ce petit frisson délicieux de l’interdit.

« Tu portes quoi, là ? » me susurra la voix à l’oreille.

Je souris. Il voulait que je le chauffe. Il voulait que je me décrive. Mais ce soir, je ne jouais pas. J’étais déjà chaude. La voix grave du chauffeur, le cuir du siège, l’atmosphère confinée, tout participait à créer une bulle d’excitation suspendue.

« Une jupe crayon noire… fendue. Pas de culotte. Un chemisier entrouvert. Et des talons aiguilles. »

Il a gémi doucement. J’entendais sa braguette qui se baissait. Il se branlait déjà, quelque part dans le noir, et moi, j’étais là, dans ce taxi, offerte à son imagination, disponible, docile, lubrique.

Ma main a glissé entre mes cuisses. Lentement. Le cuir était frais, contrastant avec la chaleur moite de mon sexe. Je me suis mordue la lèvre.

Le chauffeur m’a regardée. Longtemps. Trop longtemps.

J’ai cru qu’il allait dire quelque chose. Mais il n’a rien dit.

Il a baissé un peu la musique.

Et il a continué à rouler.

Je me suis penchée en arrière, j’ai écarté légèrement les jambes. Mon client au téléphone haletait. Il voulait que je me doigte. Que je lui dise ce que je ressens. Il voulait des mots crus, des images.

Et je suis douée pour ça.

Je lui ai parlé de mes doigts, de leur lenteur à glisser sur mes lèvres gonflées, de la chaleur humide, de cette façon que j’ai de jouer avec mon clitoris en cercles précis. Il voulait entendre le souffle, les gémissements, les tremblements. Je lui ai tout donné. Jusqu’à jouir en silence, le regard perdu dans le rétroviseur où les yeux du chauffeur s’étaient accrochés aux miens.

Il savait.

Il avait tout deviné.

Il n’en perdait pas une miette.

Et quand j’ai ouvert les yeux, il m’a souri.

Un sourire franc, sans gêne. Comme une invitation.

J’ai raccroché. Mon client avait terminé. Sa respiration lente, apaisée, me confirmait qu’il venait de jouir. Il m’a remerciée. M’a appelée sa salope préférée. J’ai aimé ça.

Le taxi a roulé encore quelques minutes. En silence. Jusqu’à ce que le chauffeur rompe le charme.

« C’est souvent que tu travailles comme ça ? » m’a-t-il demandé, presque timidement.

Je n’ai pas répondu tout de suite. J’ai tourné la tête vers lui, mes jambes encore entrouvertes.

« Tu sais ce que je fais, hein ? »

Il a hoché la tête.

« J’ai deviné… Le ton de ta voix. Les soupirs. Et puis, t’es belle. Sexy comme pas permis. »

Il s’est arrêté à un feu rouge. La ville autour semblait s’être figée.

« Tu veux que je t’appelle, moi aussi ? » a-t-il demandé en souriant. « J’ai peut-être envie d’essayer… le téléphone rose sexe, version réelle. »

Je l’ai regardé.

Longtemps.

Et j’ai souri.

« Et si tu me le montrais maintenant ? »

Il a soulevé légèrement ses hanches. Son pantalon était déjà tendu. J’ai glissé ma main vers lui. Lentement. Sans hésiter. Il a gémi quand mes doigts ont trouvé son membre dur.

La voiture a repris sa route.

Ma main l’a caressé pendant qu’il conduisait. Le cuir grinçait. Le moteur ronronnait. La pluie battait les vitres. Et moi, je lui murmurais à l’oreille des mots crus. Des mots doux. Des images. Comme je le fais avec mes clients sur telrose français. Mais en vrai.

Il s’est arrêté dans une rue déserte. Les essuie-glaces balayaient la buée des vitres.

« À toi de jouer… »

Il a baissé son siège. J’ai glissé sur lui. Sans même enlever ma jupe. Ma peau collait au cuir. Mon souffle s’emballait. Il est entré en moi comme un cri muet. Et je me suis cabrée.

Je chevauchais un inconnu. Un chauffeur de taxi qui avait juste écouté ma voix. Et je l’ai fait jouir comme un roi. Parce qu’au fond, c’est ça, mon pouvoir. Ma voix. Mon corps. Ma liberté.

Quand nos souffles se sont apaisés, il m’a lancé un regard dans le rétro. Pas un mot. Juste cette lueur trouble, entre gratitude muette et désir à peine calmé. Il a remis sa ceinture, redémarré doucement, comme si nous sortions tous deux d’un rêve brumeux.

Le taxi roulait à nouveau. Je laissais mon regard filer sur la ville, Paris ruisselante sous la pluie, les pavés mouillés, les néons déformés dans les vitres embuées. Mon téléphone a vibré. Encore. Un nouvel appel entrant via telrose. Un autre coquin solitaire, avide de frissons. J’ai hésité. J’étais encore trempée. De sueur, de pluie… et du reste. Mais ma voix, elle, était prête.

« Bonjour, mon chéri… Tu veux jouer avec moi, maintenant ? »

Il n’a même pas répondu. Juste un soupir. Un souffle chargé de tension. J’ai su qu’il en avait besoin. Et moi aussi. Le sexe au téléphone, parfois, c’est plus qu’un jeu. C’est une urgence.

Le chauffeur m’a déposée devant l’entrée feutrée d’un hôtel quatre étoiles. Il m’a lancé un dernier regard — et moi, un sourire complice. Il savait. Il n’était pas mon premier. Il ne serait pas le dernier.

Je suis entrée. Mes talons claquaient sur le marbre comme un écho de tout ce que je venais de vivre. L’accueil m’a reconnue — sans poser de questions. J’ai pris une chambre à l’heure. Le luxe discret des habituées. À l’intérieur, tout était silencieux. Draps blancs, lumière chaude, miroir en pied. J’ai fermé la porte. Et j’ai repris l’appel.

« J’étais dans un taxi… Tu veux que je te raconte ce que j’ai fait ? »

Il gémit doucement. Il est prêt à écouter. À s’immerger.

Je me suis allongée sur le lit, le téléphone calé contre mon oreille, et j’ai recommencé à parler. Ma voix glissait, caressait, enveloppait. Je lui ai tout raconté. La pluie, la voix étouffée, le conducteur qui matait, la main qui descendait. Je ne cachais rien. Je voulais qu’il entende chaque mot, chaque soupir.

Et je le sentais s’ouvrir à moi. Par l’imaginaire. Par le fantasme. C’est ça, le vrai pouvoir du téléphone rose sexe : il fait exister ce qu’on n’oserait même pas vivre. Il le rend tangible, pulsant, brûlant. Et je suis douée pour ça.

« Tu veux que je continue ? » ai-je murmuré. « Tu veux être le prochain à venir dans ma chambre ? »

Il haletait. Je l’ai guidé. Ma main glissait entre mes cuisses. Pour de vrai cette fois. Mon doigt cherchait la chaleur, pendant que ma bouche construisait un tableau. Je décrivais comment je m’étais agenouillée dans le taxi, comment mes lèvres s’étaient refermées sur lui. Comment j’avais joui presque sans y penser, juste parce que j’avais été vue, désirée, prise.

Je lui ai tout donné. Ma salive, mes images, mes cris. Et il a pris. En silence d’abord, puis en râles étouffés, jusqu’à ce que je l’entende jouir, de l’autre côté de la ligne, dans ce lieu invisible qu’il s’était construit à partir de ma voix.

Quand il a raccroché, j’ai souri.

Encore un qui n’oublierait pas téléphone rose. Encore un qui, demain, reviendrait pour un second tour, parce qu’il aurait compris : ici, le sexe au téléphone n’est pas un ersatz. C’est une porte. Vers un monde où la voix devient peau, où les mots deviennent membres, où la jouissance s’invente et s’imprime.

Dans le taxi, entre deux fantasmes

Une histoire vraie de ma vie d'animatrice de téléphone rose